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Publié le 11/12/2020 Télécharger en PDF Evaluation d’impact des interventions de santé : qu’est-ce que c’est et où en est-on en République Démocratique du Congo ?
Source: Dreamstime.com L’Évaluation d’impact est une combinaison de procédures, de méthodes et d'outils par lesquels une politique, un programme ou une stratégie peuvent être évalués selon leurs effets potentiels sur la santé de la population et selon la dissémination. Le Ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo (RDC), dans le souci de répondre efficacement aux problèmes de santé qui entravent le développement du pays, se dote depuis 2011 d’un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS). Ce document de stratégie nationale pour une durée de 5 ans, constitue la boussole qui guide l’action sanitaire sur l’ensemble du territoire national. Le PNDS est conçu comme une émanation du Plan National Stratégique de Développement. En plus des engagements internationaux relatifs aux Objectifs de Développement Durable, il prend également en compte les engagements internationaux du pays en matière de santé. Il est par ailleurs un outil de plaidoyer pour la mobilisation des ressources. La réussite de la mise en œuvre du PNDS nécessite un suivi particulier des interventions et des évaluations régulières à tous les niveaux de la pyramide sanitaire avec une forte implication et appropriation des différents acteurs qui interviennent dans le secteur de la santé. Ainsi le Ministère de la Santé a entrepris avec l’ensemble des parties prenantes du secteur et ses partenaires, l’élaboration d’un cadre de Suivi, d’Evaluation et de redevabilité pour accompagner efficacement la mise en œuvre du PNDS. Il est assorti d’une liste d’indicateurs qui mesurent les changements souhaités. Ces indicateurs clés sont tirés de la liste mondiale des 100 indicateurs sanitaires de base de l’Organisation Mondiale de la Santé. Leur sélection tient aussi compte de leur pertinence par rapport aux axes du PNDS aux différents niveaux de la pyramide sanitaire ainsi que la faisabilité. Ce cadre de suivi, évaluation et revue des stratégies sanitaires nationales décrit les modalités et les indicateurs traceurs permettant d’apprécier l’efficacité, l’efficience ainsi que l’impact des interventions menées dans le secteur de la santé. Il permet de répondre à plusieurs préoccupations, notamment celles de savoir sur quoi, comment et par qui le secteur sera renseigné sur ses réalisations et performances. Le suivi et l’évaluation du PNDS se font de manière participative à trois niveaux de la pyramide sanitaire (opérationnel, provincial et central) selon trois modalités : le suivi de routine, les revues sectorielles et les évaluations indépendantes. Cependant, le Système National d’Information Sanitaire n’est pas encore capable de fournir en temps réel des données de qualité pour la prise de décision et la planification des interventions de santé. Les problèmes liés à ce pilier du système de santé sont regroupés en trois domaines (i) Faible complétude, promptitude et correctitude des données collectées, (ii) Faible analyse et utilisation de l’information sanitaire (iii) Faible diffusion de l’information de qualité. Aussi selon une évaluation de la mise à échelle nationale du DHIS2 (Outil de collecte, de validation, d'analyse et de présentation de données statistiques agrégées et adapté aux activités de gestion intégrée des informations de santé) en RDC faite par EPI concept smart Heath (une organisation qui fournit conseils et outils technologiques adaptés aux professionnels de la santé) en 2017 a révélé que l’implantation du logiciel DHIS2 est effective dans les 26 Divisions Provinciales de la Santé couvrant l’ensemble des zones de santé du pays, mais la base de données 2017 qui lui est liée témoigne d’un retard et d’une insuffisance de saisie. Le rattrapage de la saisie ne concerne pas encore les rapports d’activités : il est également très inégal selon les provinces. Ainsi, La faible qualité des données limite leur exploitation, et la transmission entre les différents niveaux de la pyramide provoque des anomalies dans le rattachement des formations sanitaires. Ce qui rend impossible de fournir tous les indicateurs qui auraient dû être calculés à partir des données de la base DHIS2. De ce qui précède, nous pouvons conclure que l'Évaluation d'impact des interventions de santé en RDC est dans une certaine mesure opérationnelle, mais nécessite urgemment d’être améliorée significativement pour être efficace. Par Dieudonné Bagalwa
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